IM 70.3 Mooloolaba 2016, D-Day pour PYT !

BySylvain Pigeau

Grenouille Pierre-Yves Teycheney est rentré dans le top 90 de sa catégorie aux championnats du monde 70.3 à Mooloolaba en Australie dimanche. « PYT » a bouclé les 1,9 km de natation, 90 de vélo et 21 à pied en 5 h 12’37’’ en signant au passage un semi marathon en 1 h 36’. Notre amie de Martinique Mathilde Batailler a elle bouclé l’épreuve en 5 h 07’57’’ et pris la 34ème place dans sa catégorie.

4h35, je me réveille en sursaut. Je n’ai absolument pas entendu l’alarme de mon ipod réglée sur 4h00. Cette demi-heure de répit, même si elle ajoute un peu de stress, est plutôt la bienvenue car la nuit a été mauvaise. Impossible de trouver le sommeil, après que j’aie réalisé hier soir dans un éclair de lucidité un peu tardif que si pratiquement aucun concurrent n’avait clipé ses chaussures sur son vélo, ce n’est pas parce qu’elles étaient dans les sacs de transition mais tout bonnement parce qu’ils allaient les cliper le matin de l’épreuve. Il y a vraiment des jours où je doute de ma santé mentale… Et voilà comment je vais sans doute être le seul à traverser le parc à vélo chaussures aux pieds…

Mais rien ne sert de pleurer sur le lait renversé, donc il faut se concentrer sur la journée qui débute. J’ai tout juste le temps d’avaler le gâteau sport concocté hier après-midi (mélanger 100g de poudre avec 50 mL d’eau, remuez bien et mettez à cuire au micro-onde pendant 1mn15 plein pot : c’est prêt !). Force est de constater que ce monument de la gastronomie cale remarquablement l’estomac ! Direction le parc à vélos pour une séance de gonflage des pneus. Je place mes bidons et scocthe deux fléchettes sur le cadre du vélo puis, comble du luxe, je snobe le départ des pros pour rentrer chez moi me mettre au calme, faire un peu de gainage et commencer mon échauffement à sec. Je  descends au départ à 6h45, bas de combi enfilé. Je range mon sac avec des vêtements secs pour après la course et je rejoins le ballet des bonnets multicolores qui entrent chacun leur tour dans le sas de départ. Lequel départ se fait dans l’eau, à environ 100m de la plage, ce qui permet de finir de s’échauffer dans l’eau. Mark Allen actionne la corne de brume, et c’est parti.

Départ très rapide

C’est même parti vite. Malgré le départ par vague, c’est assez encombré et les premiers 500 mètres sont un peu pénible, même si ça ne castagne pas tant que ça. Ensuite ça se décante et je trouve un rythme de croisière assez confortable en mode respiration 3-3-2, comme d’habitude. Je ne sais pas trop où je me situe dans le pack, mais les sensations ne sont pas mauvaises. Le fait est que je vais faire une natation très correcte, en 31:27. C’est ensuite que ça va se gâter.

Transition grandiose, le temps de remonter de la plage vers la zone T1, d’éplucher la combi, d’enfiler la jolie veste achetée plus tôt dans la semaine – et qui va s’avérer parfaite-, d’y installer mon pique-nique (3 Mule Bars succulentes, dont l’épatante canneberges /  framboises) et ma bombe anti crevaison, de mettre mon casque et mes lunettes de soleil, mais surtout de traverses tout le parc à vélo chaussures au pied, ça va chercher dans les 7:32. Enfin bon, ça y est, je suis sur mon vélo, direction l’autoroute. En fait de section rapide et roulante, cette section va s’avérer usante à cause du vent de trois quarts à l’aller ET au retour (le vent va tourner pendant la partie vélo). On peut donc estimer qu’il y a eu tromperie sur la marchandise ! Là, je vais vraiment en baver, alors que j’espérais pouvoir rouler. Mais comme je connais la deuxième partie du programme, je décide de ne pas me cramer et surtout d’être très vigilant à propos du drafting. Tout le monde n’aura pas cette pudeur, et on va croiser pas mal de pelotons, qui vont étonnamment passer au travers des filets de l’arbitrage. Arrivés sur Paynter Road, c’est le début des montagnes russes, et la physionomie de la course change un peu. Même si j’ai fait une croix sur un chrono vélo décent, je sens que cette partie me convient mieux que la première. Je suis assez surpris de gravir sans casse la bosse à 20% (que j’ai rebaptisée Bitch Hill) et de me remettre aussi vite que possible en position aéro. Cela me permet d’éradiquer quelques concurrents qui m’ont pas mal emmerdé pendant la section autoroutière, le genre qui double puis se pose devant vous, vous obligeant à décélérer pour éviter le drafting. Bref, je me refais un peu. Plus important, je sens que les jambes sont là pour la partie course à pied.

Un bon semi-marathon

Et c’est exactement ce qui va se produire, à ma grande satisfaction. Passée une nouvelle transition vraiment pas terrible (5 :45 !!), je me mets en rythme de croisière sur une allure de 4:25 à 4:30 au kilomètre. Je me sens bien, et c’est rudement agréable. La température élevée pour pas mal de concurrents me parait idéale (25 à 26°C, ciel bleu, fond de l’air un peu frais). J’ai adopté le régime de nutrition conseillé par Romain Guillaume (une fléchette toutes les 15mn) et je ne rate aucun ravito : fléchette avalée avec un premier verre d’eau au début du ravito, et un deuxième vidé en fin de ravito. A la fin de la première boucle, je sens que les jambes vont pouvoir tenir le rythme, même si une légère baisse de régime (4:40) va se faire sentir à partir du 15e kilomètre. Les courbatures apparaissent au 19e, et elles ne vont pas poser trop de problème. Arrivé au sommet de la foutue bosse gravie 4 fois sur ce parcours (deux fois à l’aller et deux fois au retour), c’est tout schuss en descente, donc on peut y aller. Je fonce donc sur la ligne d’arrivée, que je franchis dans un état de relative fraîcheur assez inhabituel, en ayant bouclé mon semi en 1:36:28.

Temps final : 5:12:37. C’est pas grandiose, mais c’est comme ça. En tout cas je suis bon pour retenter le coup afin de passer enfin sous la barre des 5h. Classement final : 86e de ma caté, sur 216 participants. Peut mieux faire.

Chattanooga, c’est où déjà ?

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