Avant d’entrer dans le détail, 10h48 je rentre dans mon 1er objectif (-de11h) mais pas le 2eme (-de 10h45) ni mon 3eme et ultime (-10h30) – Didou 9h59 t avait craqué !!!
Un peu déçu du résultat mais quand même fier de moi au vu du déroulement de mon épreuve. De mes 3 ironmans, c est celui où j ai le plus souffert et surtout le plus longtemps. Le matin, pas de stress superflu, on commence à maîtriser.Des bus nous emmènent l’autre côté du lac, une plage comme départ, par contre, ça fait bizarre de ne pas voir l arrivée (trop loin). Juste 1 ligne de bouées qui s efface au loin. Mais ma nata se passe bien, en 1 h 06 (à 1’ de mon objectif) avec 3970 m au compteur ! Pas trop de baston, je me suis mis dans des pieds. Je sors frais et je fais une bonne transition (environ 5’30’’).
En route pour le vélo…Ah le vélo !!!
180 km en 3 boucles de 60. Plat de chez plat, plus plat tu meurs. Des grandes lignes droites, portions de 10 à 20 km environ, bon revêtement. J’avais comme objectif 5h30 (soit 1h50 au tour – soit 9’04’’ au 5 km). Dans mon 1er tour, je me fais doubler par des dizaines d’avions de chasse couchés sur leur machine de guerre (roues lenticulaires…), mais je respecte mon programme avec même un peu d avance. 2e tour le vent se lève mais ça va sauf le dos qui commence à me faire souffrir. 3e tour, j ai de l avance donc je gère mais je ne peux plus me mettre sur mon prolongateur (trop mal de dos). Je finis bien en 5 h 27, soulagé d’en finir. En fait, j ai trouvé le parcours super long et surtout super usant (toujours en prise, pas de répis). Là-aussi bonne transition de moins de 3’, je regarde ma montre en débutant la CAP et je suis à 6h45 de course.
Rapide calcul, si je cours comme à Nice ou Embrun (3 h 45), ça fait 10h30. C est bon, y a plus qu’à tenir …C est parti pour la CAP.
J’ai beaucoup aimé le parcours du marathon. 4 boucles de 10,5 tout plat. Boucle découpée en plein de petites portions avec pleins de supporters. Mélange de bitume, de pelouse et de chemins type tuf. Ravitos nickels avec des jets d eau pour s arroser vu la chaleur (32c). Vraiment des conditions idéales pour moi !!!
Ça va faire mal !!!!
Km 6 : je marche, impossible de courir, au fond du trou, je me demande si je vais pouvoir finir. En fait, à partir du 4e, j’ai commencé à avoir 1 barre au niveau de l’estomac. En 2 bornes, je perds toutes mes forces. Je marche sur 500m, impossible de repartir, me traitant de tous les noms. Je vais quand même pas marcher 35 bornes. En tout cas, je le supporterai pas !!!
Je prends tous les moyens de motivation possible : ma famille qui m attend au début de la boucle, Lionel qui va courir comme un lapin pour me croquer, les Brebis, toutes ces séances d entraînements… J’arrive à repartir… comme 1 grand-mère, à 2 à l heure, je ne veux plus regarder la montre.
Et donc, dés le 7eme kilo, je cours en mode survie avec juste comme objectif, le prochain ravito. Après chaque ravito, je m’octroyais 50m de marche, et je repartais. Ça été super long, super dur mais j ai été au bout comme ça. Au final, je le fais en 4h05. Un temps que je n imaginais pas faire 3 h auparavant.
Petite surprise à l arrivée, mon père m’attendait dans son fauteuil roulant, on passe la ligne tous les deux.
Comme d’habitude sur les Ironmans, il y avait beaucoup de joie et d’émotions.
C’est un bon Ironman. Très bien organisé, zéro faute. Un super site et un ambiance très familiale. Juste trop plat pour moi en vélo, et « Benji » Samson en pleine forme !
Tous les entraînements (merci les grenouilles), les sacrifices familiaux etc… Et j’y suis ! Enfin ! Beaucoup de pression, la course, mes 40 ans, les amis, la famille, le resto prévu depuis des semaines après la course, si tout va bien.
Si tout va bien …
Car c’est peut être ça qui me met le plus la pression. Arriver ! Et surtout arriver en forme pour pouvoir fêter mes 40 ans après la course avec tout le monde car beaucoup repartent le lendemain matin. La veille de la course au parc à vélo et au briefing la pression monte et franchement je suis terrifié. Ils sont tous supers affûtés, j’ai l’impression d’être au championnat du monde.
Qu’est-ce que je fais la !
Bref le stress, pourtant j’arrive a bien dormir et le matin à 5h ça va. La montée dans le bus me remet directement la pression, en plus je ne trouve pas Seb… A l’arrivée à la plage, point de départ de la natation, je ne me sens pas bien (froid et mal au ventre). Enfin je retrouve seb à 2 min du départ, je me détends un peu mais j’ai l’impression d’être fiévreux de ne pas avoir de force (le stress et l’allergie aux pollens). Ça commence, et là j’arrive à ne pas trop prendre de coups dans l’eau. Je me mets dans un groupe et je le suis quitte à ralentir dès fois. J’ai l’impression de ne pas aller vite, mais je m’en fiche, l’objectif et de sortir pas fatigué de la natation. Julie m’indique mon temps à la sortie 1h12m, rapide pour moi, je suis surpris. Je ne me sens pas fatigué, mais toujours sans force.
C’est parti pour le vélo. Premier tour je roule bien 30 – 35 km/h.= 1h52m Pourtant je me fais doubler toutes les 30 secondes. Par contre, j’ai le nez qui coule comme une fontaine et j’ai toujours froid. 2e tour, la galère commence je me sens fiévreux, pas de force, toujours le nez qui coule et les poumons qui me brulent quand je respire. Bref La catastrophe, je me vois déjà abandonner devant tout le monde, la classe !! Je me dis tant pis pour la course, mais quitte à abandonner, termine au moins le vélo. J’essaye de manger mais rien ne passe du coup, je prends tous les gels de mon porte dossards que je gardais pour la course à pied.
Troisième tours encore pire, je m’arrête carrément à 2 ravitos et même une fois sur le bord de route pour aller aux toilettes. Je pense toujours abandonner, et puis, je me rappelle que souvent mon état s’améliore en courant.
Du coup je pars dans l’idée d’essayer de faire au moins un tour pour voir si cela s’arrange. Je pose mon vélo, j’entends des encouragements. Ça va les jambes tiennent ! Je pars en courant et la comme d’habitude en triathlon le déclic dans ma tête je suis heureux de courir, je n’ai plus mal ! Mon ami Pascal essaye de me suivre, mais n’y arrive pas, du coup je regarde ma montre 15 km/h. Houla danger, ne pas s’emballer la course est longue.
Objectif Number one : Terminer !
Frein à main, je me cale à 13. Premier tour nickel, les amis, la famille, ma petite femme, bref tout va bien. Deuxième tour, ça va toujours mais mon ventre crie famine, je vois tous ces champions du monde affutés en train de marcher et d’agoniser. Je croise Seb qui m’indique qu’il est fichu problème au ventre. Je me rends compte que tout peux aller très vite et que l’on peut vite passer au calvaire en un rien de temps. Je passe de 13 à 12 km/h, on ne sait jamais.
Toujours super faim, du coup je prends encore plus mon temps à chaque ravito 1- 2 minutes à tous les ravitos. Par contre je n’arrive pas à manger autres choses que des gels ou des fruits.
Résultat, je pense, mal au ventre, c’est reparti pour un tour aux toilettes. Troisième tour, c’est de pire en pire, tout le monde est mort, je suis terrifié et je me souviens de mon premier marathon ou j’ai marché en agonisant les 15 derniers kms. Je suis fatigué mais ça va encore, je regarde ma montre je suis entre 10 et 11 km/h. Encore des douleurs intestinales. Je ne vois plus Seb, a t’il abandonné ? Que de temps perdu entre les toilettes et les ravitos. Dernier tour, j’en ai marre, j’hésite à tout lâcher mais je pense encore à ce fameux « mur ». Du coup je continue à m’arrêter aux ravitos et je reste à 11km/h. Plus que 3kms, cette fois je lâche tout, je me lance dans un sprint final à 15 kms/ h. Adieu le stress et Enfin du plaisir, je vais bien.
Je cours comme un fou, je double encore des personnes, mes enfants me rejoignent et c’est l’arrivée. Heureux ! Mais presque frustré car l’impression que j’aurais pu donner plus sur la CAP du coup. Cependant le contrat est rempli, et quand je repense à mes pensées négatives en vélo je suis content d’être Finisher de mon premier Ironman.
Tout le long de la course j’ai eu peur du fameux mur. Le prochain Ironman, je donnerai tout et ça passera ou ça cassera, aujourd’hui il fallait être que cela passe.
Direction le restaurant et la fête avec mes proches après un débriefing avec Sébastien et Cyril.