Deux Grenouilles au 70.3 de Buenos Aires

BySylvain Pigeau

Les Grenouilles ne s’arrêtent jamais de bondir. Le 4 novembre 2018, Kévin Gouenard et Jean-Claude Kissoun ont bouclé l’Ironman 70.3 de Buenos Aires (Argentine). Le premier en 5 h 39’22’’ (136e en catégorie 30-34) et le second en 6 h 06’53’’ (185e en 45-49). Voici le récit de « Janko ».

Day One – Jeudi 1 novembre (départ de PAP)

Kévin Gouenard et moi-même, accompagnée de Marie-Gaëlle (compagne de Kévin), nous sommes envolés jeudi matin (1er novembre), en direction de la ville la plus cosmopolite de l’Amérique du Sud : Buenos Aires… Assez long périple, puisqu’ une escale à Miami s’est avérée obligatoire selon le road book que nous avait concocté notre Travel Agency.

Après à peine une de vol je reçois un mail de l’agence de voyage m’informant, alors même que nous sommes à 7 000 m d’altitude (vive la Norvegian et son free wi-fi…) que le vol de LATAM (compagnie qui nous amène vers l’Argentine) est annulé et que Kévin et sa compagne ont été redirigés vers un autre vol de cette même compagnie avec un départ à 21h45, mais avec une escale de plus de 7 heures au Chili, pour une arrivée à 22h10 à Buenos Aires le lendemain!!!!!; Quant à moi, je suis mis sur un vol de Américan AirLines partant à 22h35 pour un vol direct… Petite panique, car cela désorganise tout… Aussi, nous sautons dans la navette et arrivons à l’aéroport International afin de clarifier tout cela et après d’après négociations nous sommes tous les trois mis sur un vol de la compagnie locale Aérolineas, avec un départ à 18h 30… Oups on doit speeder, on n’a à peine trois heures devant nous…

Day two – 2 novembre (arrivée à Buenos Aires)

Nous arrivons à destination bien plus tôt que prévu (4h35 du matin) et tant mieux, car nous aurons plus de temps pour récupérer de ce long voyage et la logistique est parfaitement en place, puisque le transfert vers la ville de Tigre (prononcez Tigré), petite ville située à 42 km de la capitale, où se déroulera l’épreuve dimanche se passe bien et nous prenons possession de notre bel et coquet appartement situé à 8 km du départ… Il s’en suit un bon repos, puis nous remontons nos vélos pour une petite reconnaissance du parcours cycliste et dans la foulée nous nous dirigeons vers le lieu du départ histoire de se mettre déjà en condition… Après à peine quelques coups de pédales, on s’aperçoit que le cyclisme est loin, voire très loin d’être le sport national des argentins, au profit du foot, car on se fait klaxonner par les automobilistes et on risque à plus d’une fois de se faire renverser… les véhicules passant à 50 cm de nous… OUPS, il va falloir faire très attention… Après près de 15 km, forcés de constater que nous nous sommes perdus… NO HABLA espagnol…et malgré mon anglais assez fluent, celui des argentins n’est pas au rendez-vous… Hé oui là-bas c’est espagnol 100%. Bref, on rebrousse chemin après nous être fait stopper à plusieurs reprises par la sécurité, car les sites donnant accès au lieu de la course sont totalement privés (petite ville ultra sécurisée et privée…).

Day Three – 3 novembre (récupération des dossards)

Après une bonne nuit de sommeil, nous profitons d’un bon petit-déjeuner, avant de partir retirer nos dossards en toute fin de matinée. Les choses sérieuses commencent et avons la chance d’être conduit par un des employés de l’hôtel en voiture privé jusqu’au village situé tout de même à près de 20 km… sans lui nous aurions été dans de sales draps… car persuadés que le retrait des dossards s’effectuait au même endroit que le départ… Nous profitons dès lors de sa grande gentillesse et de son pick-up pour nous amener dans la foulée poser nos vélos au parc… Je vois Kévin un poil stressé rien qu’à voir les 2 200 machines alignées… n’étant pas pour ma part à mon premier coup d’essai… « ça ira lui dis-je » « Ouais, ben moi je n’ai pas de CLM et me sens un peu ridicule à coté de toutes ces bolides me répond-il » – « Ecoute Kévin, demain tu verras tu vas en bouffer plus de la moitié, les vélos ne font que 20%, les jambes et la tête 80% ». Retour à notre hôtel, nous peaufinons les préparatifs et pour ne pas déroger à la règle nous filons engloutir nos assiettes de pâtes puis au dodo… demain il y a course !

Day Four – 4 novembre (the race)

Nous profiterons une fois de plus de la gentillesse de Augusto, qui nous amène aux aurores au départ de la course et nous ne pouvons plus faire marche- arrière, YA PLUS KA !

Récit de ma course : Le JOUR J

Ben voila, Finisher du 70.3 de Buenos Aires, dans la douleur, mais au combien satisfait… loin de réaliser une perf, car le chrono ne m’est pas favorable, mais très content de moi, car avec si peu de préparation (bricolage de quelques sorties vélos ces 5 dernières semaines, aucun entraînement natation en piscine, juste une sortie longue en CAP de 1h15…), bref on ne va pas bien loin avec ça ! Une natation compliquée pour moi, car pas de glisse, ni de rythme dans un lac à 19 degrés (ça pique), une grosse panique dès l’entrée dans l’eau, car ma puce se détache, ma combi néoprène trop juste (les kilos sont passés par là)… bref je sors les 1,9 km de swim en 43’… Une T1, longue car je rencontre des difficultés à enlever la combi, ne retrouve pas mon sac de transition etc… Je pars à vélo et les sensations sont bien présentes, sans pour autant m’enflammer, je dépasse un paquet de monde, le parcours m’étant en effet favorable (hyper roulant), bien que le vent de face soit une donnée à prendre en compte ! Les 90 km de vélo passent vite et bien, en 2h47 (j’en ai gardé sous la pédale, j’aurai pu descendre largement sous les 2h40), car la grande inconnue m’attendait : la CAP… Oups… comment courir 21 km, alors même que je n’ai pas de sortie longue dans les pattes depuis ma prépa pour le marathon de Paris en début d’année ???? Les premiers kilos passent bien, je maintiens une allure correcte, les cannes sont fraîches et les paysages et l’environnement sont magnifiques. Le public est présent, le soleil argentin tape à plus de 34 degrés (pas un pète d’ombre) et le parcours est totalement plat… Jusqu’au 13ème kilo je gérais parfaitement jusqu’à ce que d’horribles douleurs aux adducteurs et aux voûtes plantaires ne me prennent… impossible de poser les pieds, pris des brûlures et une démarche qui se transforme… les 8 derniers kilos ont été ponctués de marche et de petite course quand je pouvais, jusqu’à la Finish Line… Succès non, victoire encore moins, mais réalisation OUI… Je boucle mon 8eme Half Ironman en 6h06.

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