Les Grenouilles Bleues au Frenchman 2022

ByDidier Henri

Le 28 mai 2022 Stephan Asselin de Beauville et Frédéric Galan prenaient part à leur 1er triathlon format IRONMAN.

Félicitations à tous les 2 qui sont maintenant Finisher sur ce difficile format.

Retrouvez leurs témoignages ci-dessous.

Stéphan :

Ça y est je l’ai fait, FINISHER en 15h20. Ce fût compliqué mais c’est fait, je suis allé au bout de mon projet.

MERCIIIII pour vos messages de soutien et d’encouragement.

=> Le départ a été donné à 7h. J’ai fait une natation correcte en 1h26, j’avais prévu 1h30. Il faisait meilleur dans le lac que sur la plage. Il y avait pas mal de vent donc beaucoup de petites vagues. Le 1er km, un combat entre les claques, les coups de pieds, les coulades…bref 406 personnes en départ groupé. Après, gestion de mon effort, du cap pour faire le minimum de distance, du courant pour ne pas avaler trop d’eau, du froid sur la fin aux mains et aux pieds.
=> Ma transition 1 se passe bien. J’avais fait le choix de me changer. Compte tenu du vent frais, j’avais 1 tee-shirt de sport sans manche sous mon haut cycliste + des manchettes. 13’32 de transition contre 10 de prévu.
=> Le vélo, c’est là que mes déboires commencent. Je fais les 180k en 6h22 avec 2 arrêts ravito d’environ 6′ max en tout. J’avais prévu 6h. Le Le parcours, plat, fait de lignes droites interminables, était une boucle de 90km à faire 2 fois dans des conditions de vent soutenu +++. Du coup, la 1ère boucle se passe bien. Je roule à bien 29,5 de moyenne malgré le vent qui commençait à se lever dans le 1er tronçon de 45k. Je m’alimente et bois toutes les 30′ en alternant gel et sandwich+barre de céréales. Avec le recul, je pense que j’aurai peut-être dû boire un peu plus parce que quand je m’arrête au 90km, j’ai 1 bidon de 750ml vide et l’autre peu entamé. Je fais mon ravito perso (petit sandwich, biscuit au chocolat pour le moral), je repars pour ma 2ème boucle et là extinction des lumières. Du vent +++ et les jambes qui ne tournent plus, du coup le 3e tronçon, je le fais à 25 de moy en alternant grand et petit plateau. J’arrive tant bien que mal au 135k, demi tour et dernier tronçon de vélo. Là miracle, mes jambes reviennent, le vent 3/4 dos aidant. Je je finis petit plateau et milieu de cassette. J’ai une bonne cadence de pédalage et là je M’ENFLAMME 🤦🏽‍♂️. Je décide de récupérer quelques concurrents devant moi sans doute frustré d’avoir perdu trop de places à vélo. Je roule à nouveau à 29,5 de moy oubliant que le gros morceau arrive derrière. Je brûle mes jambes et je commence à ressentir mes premières crampes sur la fin. À la descente du vélo, je crampe sévère au niveau des 2 quadri et sans était déjà fini de mon marathon.
=> 12min de transition 2 dont bien 4 uniquement pour aller déposer mon vélo en boitant. Je me change à nouveau et je pense que je fais encore des erreurs : 1_j’aurai dû prendre le temps tout de suite de m’étirer 2_j’aurai dû commencé par marcher même 1-2 km histoire de détendre mes cuisses.
=> Le marathon était composé de 4 boucles de 10,30 km avec une partie vallonée en forêt et autre, plate et venteuse, le long de la plage. Je débute dans le dur mais j’arrive à tenir 8min/km sur bien 14k. Ensuite les crampes s’y mettent sérieusement, je décide de m’étirer systématiquement à chaque ravito puis à chaque retour de crampe. Je trottine tant bien que mal jusqu’au 28km et puis je commence à marcher car je vais plus vite ainsi. 24km en marchant avec des crampes c’est…interminable mais bon mon graâl était au bout.

Je repars étant un IRONMAN 💪🏽avec une jolie médaille, des douleurs aux jambes pour quelques jours, une riche expérience et l’immense fierté d’être allé au bout du bout 💪🏾. Comme tout bon compétiteur, je ne peux pas rester sur cette performance donc next…🤔😊

Frédéric :

Retour sur le XXL Day, un jour pas tout à fait comme les autres
L’aboutissement d’une aventure commencée bien avant, au moment de l’inscription (@Didou) puis durant les cinq mois de préparation (@coachBrisco), avec les entrainements natation à la Datcha (@dolphin, @brigitte), course à pied au stade de Baie-Mahault (@sophy), les sorties vélo en club (@GrenouillesBleues), en petits comités (@Excelsior, @Denis, @Christophe, @StephFrenchman FinisherXXL2022), … et en solo (#ondormiramieuxdemain, #lailveutvraimentnoustuerlecoach, #pourquoiavoirchoisiletriathlonquandtusaispascourir).
Enfin, quand tu as fait 299 heures d’entrainement (si, si, j’ai tout enregistré depuis décembre, çà fait exactement 126 km de natation, 558 km de CAP et 5188 km de vélo), une cascade (non programmée par coachBrisco, #jaivraimentoutessayépourpascourir 😉), tu as envie de le prendre ce P… de départ, même à 13° de température extérieure. Comme tu sais que tu t’es engagé à gravir l’Everest et que le règlement n’autorise pas les sherpas, tu as optimisé tout ce que tu as pu : la date (à une semaine près, on a failli sécher comme des morues), le parcours (quoique… on y reviendra) et le matos (vélo CLM carbone BMC, une vraie machine de guerre, @Bryan) … pour le poids, y a plus d’espoir (-2,5 kg sur la balance après tout çà, #situveuxmaigrirtrouveautrechose, #latransformationdesmassesbycoachbrisco, #arretedemangerdufromage).
Tu es arrivé à J-8 en France (#panijetlag), le mercredi (J-3) sur site pour repérer les lieux (sauf le parcours CAP, #grooosse boulette), tu manges des patates douces et du poisson depuis 2 jours (@Chrystel), tu as été faire une séance de cryothérapie la veille (en fait, tu as juste été nager sur site pendant une demi-heure dans cette mer intérieure d’eau douce et tu découvres que la combi est un coupe-vent très efficace mais tu aurais dû choisir une épaisseur d’au moins 12mm), tu as été écouter le briefing de SuperFrenchMan la veille à 17h (qui annonce du soleil et du vent au programme pour le XXL Day), déposer ton vélo dans le parc en mode petit plateau et vitesse médiane (et tu te dis que tu as bien fait de laisser ton vélo alu à kaz, çà aurait vraiment fait « vintage ») et tes sacs T1 & T2 bien garnis. Bref, tu es ready. Now or never… Extinction des feux à 22h, nuit correcte.

Samedi 28 mai 2022. La journée commence tôt. Réveil 5h. Tu lis les encouragements qui ont traversé l’Atlantique en masse (#merciàtousonpouvaitquefinirapresçà). Café et tartines. Départ 5h31 du camping Western (#mercileclubdesGB). Arrivée sur site pour 6h03, parking free. Top. Tu ouvres la portière, il fait 12°, le jour se lève à peine. Petit moment de grande solitude. Finalement, tu ne manges pas la banane prévue car tu as peur que le froid ne te bloque la digestion (comme la veille). Tu vas déposer tes gourdes et ton ravito perso pour le vélo (petit sandwich au fromage). Tu enfiles rapido ta combi, ton bonnet épais (#zerofautealorganisation) et tu vas rejoindre les 400 autres pingouins qui s’agitent sur la plage. Il est 6h45. Départ dans 15 minutes. SuperFrenchMan arrive en short, béret et avec sa cape rouge et, en un instant, c’est parti. Il est 7h 00 minute et 34 secondes (#cestpossibledepartiràlheure).
Tu as pris soin de te décaler sur la gauche de la plage car il y a du courant (@Datcha) et afin d’éviter les coups (départ en mass start). Tu n’es vraiment pas à 10 secondes près. Ce n’est qu’un « échauffement mouillé » mais tu ne traines pas car tu ne veux pas que les leaders te prennent un tour. 1ère boucle de 1900 m : sortie au bout de 43’, soit 2’ de mieux que le meilleur temps que tu avais imaginé (#tunagesplusvitequandilfaitfroid), tu repars en mode dolphin (@Kim), tu luttes contre les vaguelettes et le courant pour atteindre cette bouée rouge, tu te retrouves à côté d’un bonnet rose (#uneSophiebismaistunelachesrien), tu gaines au max (on ne rit pas svp) car au bout d’une heure dans ce parc à huîtres, la houle te brise le dos. Tu sors en 1h32. Tes pieds sont toujours là même si tu ne les sens plus depuis longtemps. Cà, c’est fait, plutôt bien d’ailleurs au vu des chronos d’entrainements. Good mood. Place à la transition maintenant. Changement complet au programme. Pour pédaler 6h, çà se justifie.
Tu restes concentré et te souviens des consignes du coach (#pasdepertederythmependantlaT1). Tu récupères ton sac bleu T1 et tu vas te changer rapido. De toute façon, çà caille encore donc tu ne traines pas. Steph est encore là, tu te dis que ouais, tu n’as pas mal nagé. Tu prends ton 1er gel de la journée. T1 de 8’, pas de difficulté pour trouver le vélo (il en reste peu 😊) mais avec une grande distance à pousser le vélo avec les cales aux pieds (#ilfaudraapprendreàchausserleschaussuressurle velo). Tu pars pour ton épreuve favorite et tu te fixes de ne pas avoir de regret à ton retour au même parc cet après-midi. Tu auras besoin d’avoir pris ton pied avant d’attaquer la face terminale de l’ascension… Tu te souviens des conseils de la veille de SuperFrenchMan : la principale difficulté de rouler sur un parcours tout plat, c’est la gestion : pas de descente pour boire ou manger. Tu es en prise tout le temps (@Seb). Mon plan d’alimentation est établi, testé à J-15 lors du dernier tour de la GT et répété mentalement la veille (alimentation toutes les 1/2h : gel – banane – barre fruits rouges – barre nougat et on remet çà jusqu’à épuisement des stocks). Côte water, je pars en autonomie jusqu’au ravito perso des 90 km (2 gourdes de 750 ml + 1 gourde profilée de 50cl). Il ne fait pas chaud, çà va le faire. Y a plus qu’à pédaler.
Le parcours vélo est simple : 2 A/R d’une boucle aller de 45 km, globalement face au vent au départ et vent plutôt favorable au retour (les moyennes le confirmeront). Je me fixe de tenir les 30 km/h pour la 1ère remontée, ma montre me confirme cela tous les 5 km. Top. Bonnes sensations. Surpris de rattraper Steph dès la sortie de Carcans, je l’encourage. Une perte de feu arrière au passage du tapis rigide du PK 30 (tous les bidons ont tenu 😊) et çà repart. Je vois que je reprends un à un des personnes sorties devant moi de l’eau. C’est bon pour le moral. Sur les 180 km, seuls 2 cyclistes me dépasseront. Je ne sais pas combien j’en ai remonté, dont certains en perdition… Je bascule au PK 45, tout va bien, çà devrait aller mieux au retour. C’est le cas et gros kiff sur la dernière (longue) ligne droite qui ramène au départ, avec une pointe à 40,4 km/h et plus de 20 km parcourus à 34,5 km/h de moyenne. Content d’être là. On reste concentré, pas d’emballement, c’est à peine la moitié du vélo. Arrivée au ravito perso PK 90 que je croyais (par erreur) attenant au ravito « officiel ». Courte pose pour boire ma Vichy (déjà chaude à cause du soleil) et prendre mon sandwich au fromage. Pas de possibilité de reremplir mes gourdes en eau. Tant pis, je m’arrêterai pour cela au PK 120. J’ai de quoi tenir d’ici là. J’ai été trop vite sur cette 1ère partie de vélo pour Mathilde qui n’a pas eu le temps d’arriver à temps au rdv 😊. Le vent a forci et je révise mes ambitions à 29 km/h pour ne pas me consommer de trop. Je me vengerai au retour. Petite frayeur au PK 105 avec une crampe soudaine à la cuisse droite, la faute au cuissard qui me l’a pincée sans que je ne le sente. Recalage du cuissard, on mouline à 28-29 km/h et c’est reparti. Stop au PK 120 et remplissage des gourdes pour être autonome jusqu’au bout. Cette petite minute n’aura pas été totalement perdue. Cà fait du bien après 30 km de lutte face au vent. Le compteur Garmin du vélo s’éteint, fin des infos vitesse en continu. Je poursuis désormais en « mode sensations » avec un point vitesse tous les 5 km via ma montre. Je continue à doubler des cyclistes, à manger toutes les 30’, à boire régulièrement. RAS à part un suceur de roue qui profite de l’aspiration durant plus de 30 km ☹, avec un superbe casque profilé 😊. Je recroise Steph bien plus loin que ne l’imaginais et estime qu’il arrivera environ 40 minutes après moi au parc à vélo. Dernière heure de nouveau à près de 34 km/h (le suceur explose, il y a une justice tout de même…). Je passe en petit plateau sur le dernier kilomètre pour faire tourner les jambes et termine la boucle vélo avec le smile en moins de 5h38 et près de 32 km/h de moyenne, le kiff total (@Julie). Je n’ai pas les jambes lourdes et arrive frais au second camp de base avant d’entamer l’ascension finale.
Je me permets même une arrivée rock’N’roll pour la descente de vélo. Je vois l’arbitre agiter son drapeau au tout dernier moment et termine en chirage sur la roue avant. Je m’immobilise à 10 cm de la ligne. J’étais parti pour descendre au niveau de l’arche d’entrée du parc à vélo, 30 m plus loin. Après 6h de vélo, j’avais oublié d’où on était parti. Le plus dur finalement, çà aura été de rester vivant sur le vélo avec des comportements d’automobilistes et/ou de moto suiveuse pour le moins dangereux : refus de priorité à un RP, j’ai vraiment failli finir dans un voilier, pilote moto qui veut s’arrêter au ravito PK 30 sans vérifier que j’en ai fait autant et me coupe carrément la route, voiture en pleine voie m’obligeant à prendre un haricot à contre-sens … Finalement, rien de bien différent de la Guadeloupe finalement ☹.
Bon, T2 maintenant. J’enchaine rapidement, décide de conserver les mêmes chaussettes pour ne pas être trop long et m’apprête à repartir quand …. impossible de mettre la main sur mon porte-dossard. Je fais 2 A/R jusqu’au banc où je me suis changé, rien, je vide mon sac une première fois, toujours rien. Je réitère l’opération une seconde fois et vois un bout du porte-dossard coincé dans mon cuissard. Un coup de stress pour rien. La prochaine fois, je poserai cela en évidence sur le banc. C’est ballot de perdre 2 minutes pour rien. Le prix de l’expérience…
Bon, les choses sérieuses vont commencer. Je mets en route avec de bonnes sensations, en mode gestion(@coachBrisco) : 1er km en 6’13. Cool. 2ème km en 6’18. Juste au moment où je me dis que courir n’est finalement peut-être pas une fatalité, je découvre avec stupeur que je suis au Parc Astérix, avec un enchainement de montagnes russes dans la pinède. C’est ombragé mais c’est raide aussi bien en montée qu’en descente… et il va falloir le faire 4 fois… La cabane me tombe sur la tête. Je me rappelle alors les propos de briefing de SuperFrenchMan : « un parcours casse-patte », et regrette amèrement de ne pas être venu repérer le parcours avant la course. Une erreur de rookie. Je m’en souviendrai. J’accuse le coup, mon rythme s’écroule avec la difficulté et je lutte pour tenir 7’30 au kilo, sans y parvenir tout à fait. Je m’arrête à tous les ravitos comme prévu. Je bois et je mange sans faute. Je ne peux m’empêcher de repenser au triathlon du 8 mai et me dit que çà va vraiment être long, très long, très très long ce marathon. La médaille sera certainement à ce prix. Je n’arrive pas à me relancer dans la ligne droite de front de mer que je trouve interminable, bien que toute plate, ombragée et ventilée. On va tourner au bord du canal qui relie les 2 lacs et les souvenirs de la CIE d’optimist des garçons me reviennent (celle durant laquelle j’avais fait un gros chick). Je boucle le 1er tour en 1h16 grâce au soutien du public et de Mathilde qui ne ménage pas ses efforts. Je croise Steph sur le parcours et ai l’impression qu’il avance bien. Je me dis qu’à raison d’une minute de mieux au kilomètre que moi, on pourrait finir ensemble l’épreuve. Le 2ème tour est un chemin de croix pour moi, avec des temps au kilomètre systématiquement au-delà des 9 minutes, pour ne pas dire 10’. L’enfer sur Terre. 1h34 pour boucler ce second tour. Je m’étonne de ne pas voir Steph où je l’attendais et comprends en le croisant qu’il est aussi dans le dur. Je me console en me disant que je viens de boucler mon premier semi en 2h50, et que j’avais mis 2h35 il y a deux semaines à Baie-Mahault sans natation ni vélo avant. Je croise un Toulousain, David qui est dans la même galère que moi et me dit, avec un gros accent du Sud, « qu’on va la franchir, cette P… de ligne ». Sans explication aucune, nous voilà repartis à près de 9 km/h durant près d’un kilomètre pendant ce début de 3ème boucle, et çà tient de mon côté. Je me dis que mon problème est dans la tête et pas dans les jambes. J’arrive à courir devant le public et avec les encouragements et m’écroule au milieu des pins. David explose au ravito suivant. Retour à une grande solitude pour moi. Mathilde est surprise de me voir arriver si vite ( 😊) à l’issue des montagnes russes et au vu de mon rythme précédent. Elle m’accompagne jusqu’au ravito suivant. Je marche un peu à l’issue de ce ravito pour la première fois. J’ai besoin de souffler. Je sais que je vais finir et décide de lâcher définitivement le chrono. Ce n’est pas l’objectif de la journée. Tant pis pour la cerise, mais on garde le gâteau. Je poursuis l’effort, croise Pascal Larifla sur le parcours. Il est resté sur Carcans après son half de la veille (bouclé en 5h20, bravo à lui). Il m’encourage également. Je suis lancé comme un blindé, à une moyenne de 6 km/h. Mathilde n’ose plus me suivre, elle va plus vite en marchant 😊😊. Le boug est carbo. L’amplitude des foulées est réduite d’un quart par rapport à d’habitude, c’est dire. Aucun risque de sortie de route… Je passe enfin la ligne du 3ème tour et me dis que je vais voler pour le dernier tour et boucler l’affaire. J’ai dû regarder trop de films américains ou perdre ma lucidité après plus de 12h d’efforts. In fine, je n’ai pas volé, c’était plutôt du rase-motte et la sensation que si je lève les cuisses de 5 cm de plus, je vais cramper de partout. Je refoule les émotions qui commencent à m’envahir. J’étais loin de là l’an dernier (@Ambroise), je remercie les bénévoles des ravitos, le public resté jusqu’à cette heure avancée… et poursuis ma progression de limaçon. La température a baissé. Le soleil est toujours là. Je vais terminer avant la finale de la Champions League (@Denis). Je récupère Steph en perdition à un ravito. On court un petit kilomètre ensemble puis il s’arrête. Il crampe de partout et mettra 2h pour finir la dernière boucle. Bravo à lui pour ce mental de guerrier. Je finis au même rythme et prend enfin cette bifurcation vers l’arrivée. Je vois SuperFrenchMan qui m’attend. Respect total pour ce champion omniprésent auprès de l’ensemble des participants, anonymes comme nous ou compétiteurs de 1er rang. Une 10ème édition de ce FrenchMan qui a animé tout le secteur durant ce long WE, avec une ambiance de malade qui t’aide à te surpasser. Il fallait bien cela.
Tu franchis la ligne. C’est fait. Finalement, çà aurait été gâché de le faire plus vite. Cinq mois de préparation, il faut bien 13h 26 minutes d’épreuve. Cà fait même pas 5% de l’ensemble du temps d’entrainement. Tu passes prendre ta médaille (elle est belle 😊), ton T-shirt (je découvrirai plus tard avec effroi qu’il porte la mention Frenchman Triathlon M ☹), tu files au massage et tu profites de l’apesanteur dans laquelle tu es. Le monde est devenu plus léger. Le temps vient de s’arrêter. Tu salues David qui vient également d’arriver à la table de massage. Tu te dis qu’il doit y avoir 215 messages whatsapp sur ton tél et tu as une pensée pour Steph. Tu n’arrives pas à te transposer à sa place.
I’m an IronMan whitout the accent, a Frenchman quoi. YESSSSSS 😊 😊 😊 😊
Merci à tous pour vos encouragements et vos félicitations. Surtout, n’hésitez pas et faites comme moi. Si je l’ai fait, vous pourrez également. On se sent tellement vivant après çà (@Marie), même si on va marcher comme un canard pendant 48h (@Valentine).
Merci également à Mathieu qui a martyrisé mes jambes pendant près de 3 mois, à Vanessa qui m’a remis le dos droit après ma cascade sur l’Alliance, à Fabrice qui nous a guidé dans cette longue quête et à mes colocataires qui ne m’ont pas beaucoup vu sur ce dernier semestre.
Vive le sport. Les seules barrières insurmontables sont le plus souvent celles qu’on se construit nous-même. L’être humain est bien plus résilient que l’on ne le croit. Il faut juste accepter de sortir de sa zone de confort et aller au-delà. Of course we can.
Mon prochain défi sportif ? Faire un marathon en moins de 4h… avant de refaire un IM, avec un objectif chronométrique de moins de 12h. Any voluntary ?