Embrunman 2015 : La montagne magique (J-7) et (J-6)

ByLes Grenouilles Bleues

Comme vous le savez une délégation de Grenouilles Bleues participe cette année au mythique Embrunman. Pierre-Yves, PYt pour les intimes, nous propose de nous faire vivre l’épopée au travers de ses traditionnels billets caractérisés par sa verve habituelle…

C’est un matin d’été à peine voilé, il est six heures et demies du matin et la Beauce déploie sous mes yeux la mosaïque aux rectangles bien peignés de ses champs de blé labourés. L’avion descend doucement vers Paris tandis que quelques kilomètres au dessous de nous le paysage lentement s’urbanise, que des villes apparaissent, de plus en plus proches, pour finir par n’en former qu’une. Les grattes ciel de La Défense, la tour Eiffel et la Tour Montparnasse émergent au loin, l’avion se pose. Un rebond et je m’envole pour Marseille, récupère une voiture et taille la route vers Embrun.

Paysages calcaires et maquis traversés dans une ambiance de rôtissoire (38°C°), thrombose routière dès la sortie de l’autoroute. J’arrive enfin à Embrun vers 17h, et découvre stupéfait que la belle et grande maison que j’ai louée est encore plus grande et plus belle que je ne l’imaginais. Vue sur le lac et les montagnes qui l’entourent, que d’aucuns qualifieraient de bucoliques quand le triathlète très terre à terre que je suis y vois plutôt la bouche humide qui va l’avaler et les incisives bien aiguisées du dentier géant qui va le broyer. Le soir tombe, je cours 30mn autour du lac et vais saluer la tribu Renesson Philippon qui a pris ses quartiers au bord de l’eau. Et plus tard encore, je sombre dans un sommeil réparateur, dans la grande maison silencieuse.

Voilà, Embrun 2015 commence comme ça, dans les airs, sur les routes et le coton du décalage horaire.

pyt

La montagne magique (J-6)

Le lavage à grande eau qui s’est abattu sur Embrun s’accompagne d’une chute spectaculaire des températures (moins 20° par rapport à celles d’hier) peu propice aux grenouilles tropicales. Le programme de la journée a donc été allégé pour éviter les coups de froids. Première étape : remonter mon vélo, bien au sec dans le garage. C’est toujours une épreuve, mais je progresse doucement. J’ai malheureusement du faire appel à une aide extérieure pour remettre une roue arrière particulièrement vicieuse et une tige de selle peu coopérative. J’entends depuis ici quelques coassements moqueurs mais n’en ai cure car (i) j’ai des circonstances atténuantes : c’est la première fois que je remonte ce vélo et (ii) cela m’a permis de découvrir LE magasin de vélos d’Embrun (Alpes 2 roues) et les gens charmants qui le tiennent.

Bien entendu, mes problèmes ont été réglés en 30 secondes chrono, mais j’ai profité de ma visite pour acheter des chaussettes et compléter ma déjà riche collection de barres énergétiques. Autre temps fort de la journée: j’ai ressorti ma tenue d’otarie pour aller goûter l’eau du lac. Nager de nouveau en combi après plus d’un an (Orlando, avril 2014!) provoque des sensations bizarres, et il m’a fallu un bon kilomètre pour retrouver des appuis et une ligne de flottaison acceptables. Entre ces deux occupations, les activité essentielles de ma journée ont consisté en une sieste magistrale (1h30), quelques conversations avec le duo de choc (Betrand et Seb, arrivé après un voyage compliqué par un retard de 4h au départ de Pointe à Pitre), et un avitaillement au supermarché du coin, pendant que la ville se remplissait de triathlètes.

Et voilà que déjà le soir s’est posé sur le lac. Vivement demain, que le ciel sèche ses sanglots et que l’on puisse sortir les vélos qui piaffent à l’écurie.

pyt