Ironman 70.3 Porto Rico : Pirates Grenouilles des Caraïbes J-3/J-2

BySylvain Pigeau

Par Pierre Yves Teycheney

J-2

La journée débute par une relative grasse matinée et un petit bol de flocons d’avoine au sucre brun, avalé sur le balcon de ma chambre. Soleil radieux, légère brise, prenons l’air.

Je vais reconnaître à vélo le parcours de course à pied avec Jean-Marc, habitué des lieux -c’est sa 4e participation et je le soupçonne d’être capable de disputer la course les yeux fermés. Que n’ai-je entendu à propos de ce parcours de course à pied: des bosses casse patte, une partie qualifiée très joliment de « micro ondes » par Señor Pigeau en raison de la température qui y règne, un parcours usant. Et bien tout cela à l’air terriblement vrai, et nul doute que la course se joue là, sur ce bitume en fusion, sur ces pavés casse gueule, au pied de ces murs plusieurs fois centenaires. On verra bien.

Un solide petit déjeuner et une sieste matinale plus tard, et il est temps d’amener nos montures chez le vétérinaire -les mécanos du « village » qui vont vérifier les réglages, serrages et autres machins techniques. Nous, pendant ce temps, allons retirer nos viatiques (dossards, puces, instructions en tout genre) puis suivons le foule qui se presse chez les marchands du temple pour une relecture très consumériste du Nouveau Testament. Plein de choses inutiles à acheter, plein de choses futiles achetées. La débauche de dollars provoque, selon des principes dont la base scientifique reste à établir, un vide stomacal que nous nous employons à combler dans un restau très agréable et très climatisé depuis lequel nous pouvons admirer la fin du parcours natation, qui s’avère aujourd’hui très venté.

Puis on récupère nos vélos et on retrouve des grenouilles … oranges (couleur du polo commémoratif estampillé Grenouilles Bleues) arrivées de Guadeloupe aujourd’hui (Karim et Line, Eric, Didou, Janko) ou plus plus tôt dans la semaine (Pascal, Joëlle). La colonie guadeloupéenne est maintenant au complet, et la fête peut commencer.

 

J-3

Ironman 70.3 de Porto Rico 2016, ou comment tenter de remonter le cours du temps…

Je me suis inscrit pour cette course fin 2014, mais Saint Gadin m’en a privé : chute à vélo la veille de Noël, rupture ligamentaire à l’épaule gauche, opération, rééducation et adios Porto Rico 2015. Comme je suis obstiné, voire un peu têtu, j’ai décidé que le match ne serait pas annulé, mais seulement reporté. Et voilà comment, par un matin radieux de mars 2016, je me suis envolé pour San Juan.

Les compétitions aux saveurs exotiques commencent toujours dans un hall d’aéroport, promesse d’un ailleurs plus ou moins lointain, puis dans son prolongement naturel entre terre et ciel. Dans l’avion, 12 passagers, dont 8 triathlètes, sont propulsés au dessus de Montserrat, Nevis, Antigua et atterrissent sans encombre mais avec leurs vélos à San Juan. L’aéroport immense est désert, presque sinistre. Quinze minutes de taxi et nous voici arrivés au Caribe Hilton, parallélépipède de béton sans grâce dont le gros avantage est d’être positionné à mi chemin entre le départ de la natation et le parc à vélo, et d’être le siège du Barnum Ironman, l’endroit où s’installera le « village » (autrement dit les marchands du temple) et où se feront les briefings.

Est ce l’effet vivifiant de l’air marin ou une inspiration subite, toujours est il qu’à peine installé dans ma grande chambre, j’entreprends de monter mon vélo et y parviens en 15 minutes chrono.  D’aucune seront sceptiques et c’est pourtant la stricte vérité. Alors que le soleil décline je vais courir 30 minutes et chacune de mes jambes pèse un quintal. Pas de jus, gros coup de fatigue. Que faire en pareil cas? Dîner léger et filer au lit. Ce que je fais.

« de 12 »